La transition démographique touche tous les secteurs. Selon les scénarios démographiques de l'Office fédéral de la statistique de 2023, la part des personnes de plus de 50 ans dans la population active suisse passera d'environ 30 % actuellement à 42 % d'ici 2040. Parallèlement, l'étude Swiss Life « Longue vie au travail ? » révèle un écart marqué : alors que 72 % des 55-64 ans seraient ouverts à l'idée de prolonger leur vie active, seuls 28 % se sentent soutenus par leur employeur dans cette démarche. S’ajoute à cela que 83 % des entreprises ne disposent d'aucune stratégie systématique de transfert des connaissances. Les conséquences économiques possibles de ces manques peuvent être :
La diversité des âges devient un facteur clé de réussite à l’ère du changement démographique pour rendre les entreprises plus pérennes et compétitives. Les chiffres publiés par seniorsatwork dans son article sur la révolution des + de 50 ans, qui s'appuient sur une étude de Deloitte, montrent que les équipes intergénérationnelles génèrent une valeur ajoutée par personne supérieure de 23 %. Mais ce potentiel ne se développe pas automatiquement, il nécessite des conditions cadres appropriées. Il s'agit par exemple d'une stratégie ciblée qui combine l'expérience des employés plus âgés avec l'affinité des jeunes générations pour le numérique.
Le débat sur la pénurie de main-d'œuvre qualifiée est souvent réducteur. La diversité des âges n'est pas seulement pis-aller pour le recrutement, mais un levier pour renforcer l'innovation, la stabilité des équipes et la gestion des connaissances. Les collaborateurs plus âgés apportent leur longue expérience professionnelle et leurs compétences sociales, tandis que les plus jeunes apportent leur affinité avec le numérique et leur regard neuf. Pour que ces différences ne créent pas de clivages, mais au contraire plus de cohésion, il faut une culture d'entreprise fondée sur l'estime, la flexibilité et l'ancrage structurel.
Le savoir est une ressource essentielle : plus une équipe est diversifiée en termes d'âge, plus elle est riche de connaissances. Or, il apparaît de plus en plus clairement que dans de nombreuses entreprises on sous-estime encore la perte de savoir-faire lors des départs à la retraite. Sans mesures structurées, un précieux savoir-faire empirique se perd.
Les facteurs de réussite pour la préservation des connaissances sont les suivants :
Avec l'âge, les risques pour la santé des collaborateurs augmentent, mais leur expérience s'enrichit également. La génération 50 + contribue à la stabilité au maintien du savoir-faire dans l’entreprises. Une gestion de la santé en entreprise (GSE) adaptée à chaque génération peut être déterminante. Une étude réalisée pour le réseau Focus50plus montre que les mesures de GSE destinées aux collaborateurs plus âgés renforcent non seulement leur santé, mais aussi la résilience organisationnelle, les absences pour cause de maladie diminuent de manière significative. L'absentéisme est réduit et la satisfaction accrue au sein des équipes.
L'étude Focus50plus démontre : une gestion de la santé en entreprise adaptée à chaque génération réduit l'absentéisme de 35 % chez les seniors, de 22 % chez les plus jeunes et de 18 % en moyenne sur l'ensemble du personnel.
Les mesures suivantes sont recommandées pour la génération des 50+ :
Le besoin de modèles de travail modernes augmente dans toutes les tranches d'âge. Les employés de plus de 50 ans apprécient particulièrement les solutions flexibles à temps partiel ou les départs à la retraite progressifs, comme le démontre une étude représentative réalisée par swissstaffing en collaboration avec l'institut de recherche sociale et de marché gfs-zürich. Grâce à de telles offres, les entreprises peuvent renforcer leur attractivité en tant qu'employeur et retenir plus longtemps leurs collaborateurs expérimentés.
Les cadres sont au cœur de cette transformation. La diversité des âges implique également de nouvelles compétences en leadership. Aujourd'hui, lorsqu'il est question, de gestion d'équipes intergénérationnelles, l'habilitation prime sur l'administration. Plus que jamais, le leadership devient une mission inclusive et axée sur le développement. Pour assumer ce nouveau rôle, les cadres doivent comprendre les valeurs, les besoins et les styles de communication variés des générations et adapter leur approche en conséquence. Il s'agit de combiner de manière flexible es canaux de communication analogiques et numériques – le leadership hybride devient une compétence clé. Parallèlement, une grande sensibilité à la diversité liée à l'âge est nécessaire. Les dirigeants doivent remettre en question les stéréotypes courants sur l'âge, reconnaître les préjugés et être capables de les éliminer activement. Cela implique aussi de favoriser une collaboration transgénérationnelle non seulement en tant que modérateur, mais de manière délibérée et proactive.
Ueli Streit, spécialiste Diversité & Inclusion
Cet expert en santé (coach professionnel d'entreprise CIP Munich) s'engage pour un environnement de travail inclusif dans les organisations et pour le développement continu de la mesurabilité, de la diversité et de l'inclusion.
La diversité des âges n'est pas un sujet marginal, mais la clé stratégique de la viabilité future. Les organisations qui combinent stratégiquement les compétences intergénérationnelles augmentent non seulement la productivité, l’innovation et la résilience, mais se positionnent également comme des employeurs attractifs pour toutes les générations. Investir dans des modèles de travail flexibles, une gestion de la santé en entreprise adaptée aux générations et un transfert systématique des connaissances est rentable sur le plan économique, culturel et social. Car: la diversité n'est pas un facteur de coût, mais la ressource la plus productive du XXIe siècle.
Prochaine étape : L'Inclusion-Check
Votre organisation est-elle vraiment inclusive et diversifiée sur le plan de l’âge ? L'instrument gratuit Inclusion-Check vous indique en un coup d'œil où vous en êtes et où se cache un potentiel inexploité.